L’élaboration de sa méthode et ses applications sont le fruit d’une observation majeure, effectuée au départ sur une de ses patientes « cyphotique » (bossue) qu’elle traitait jusque là suivant les principes de la kinésithérapie traditionnelle, sans grand résultat. Lorsque la personne était allongée sur le dos, du fait de la déformation, ses épaules ne touchaient pas le sol. Lorsqu’elle amenait les épaules au sol, le bas du dos se décollait. Lorsqu’elle s’appliquait à coller les épaules et le bas du dos, l’arrière des genoux se pliait. Et enfin, lorsque après maints efforts, elle arrivait à mettre en contact tout le corps avec le sol, la respiration se bloquait, il n’y avait plus assez de longueur pour permettre au thorax de bouger. C’est par cette observation initiale qu’elle a compris comment des muscles trop courts peuvent contraindre le corps à se déformer afin de pouvoir s’adapter et conserver un certain équilibre, au prix de tensions et de douleurs certaines.
À partir de cette observation, elle n’eut de cesse de développer sa méthode, basée avant tout sur l’observation de l’organisation des chaînes musculaires et la mise en place de « postures » couplées à une libération des muscles respiratoires ayant pour but de redonner au corps toute sa longueur, toute sa grandeur.
Pour le praticien de la méthode Mézières, les douleurs, tensions ou déformations sont dues à des compensations mises en place par le corps pour lutter contre le raccourcissement musculaire. Car si on ne fait rien la tendance naturelle du corps pour s’adapter à la pesanteur est le raccourcissement. On finit par se « tasser ». Encore plus vite si on a souffert dans son corps (entorses, fractures, stress…)
La méthode Mézières est exclusivement pratiquée par des kinésithérapeutes ayant choisi cette spécialité. Tout praticien de cette méthode a effectué au moins une année de formation théorique et pratique. Les praticiens du cabinet continuent chaque année d’approfondir leurs connaissances et leur pratique.
Cette rééducation particulière est une spécialité de kinésithérapie, une partie des soins peut être prise en charge par la sécurité sociale. La mutuelle peut rembourser le reste du coût du traitement en fonction de la couverture maladie que vous avez choisie.
Chaque séance de rééducation suivant cette méthode commence par un examen rigoureux, permettant au praticien de comprendre l’organisation corporelle particulière aboutissant à l’apparition du trouble.
Durant une séance, d’une durée d’une heure, le praticien utilise ses mains pour modeler notre corps, il nous place dans des postures particulières favorisant le relâchement et l’allongement musculaire. Le travail de la respiration est omniprésent. Les temps de pause et de récupération ne sont pas oubliés. Bref, un moment alliant l’utile à l’agréable.
L’objectif du traitement est de remonter à l’origine des compensations, pour agir non pas sur les conséquences, mais sur l’origine de la tension, douleur ou déformation. Généralement quelques séances suffisent à une amélioration notable ou même à une disparition totale des symptômes ayant motivé la prise en charge. Et quel bonheur de sentir à nouveau un corps délié, souple et plein d’entrain.
Il n’est pas rare de remarquer que la pratique de la méthode améliore d’autres fonctions comme le sommeil, la digestion, l’humeur générale et le moral, tant il semblerait que les conséquences d’un mieux-être physique peuvent retentir sur le fonctionnement général de l’être humain.
Les indications principales de cette rééducation globale sont les maux du dos sous toutes ses formes, les déformations (dans ce cas un travail plus long est à prévoir), les séquelles d’entorses, de fractures, les tensions dans les épaules ou la nuque, la curiosité ou l’envie de se comprendre un peu mieux par l’intermédiaire de son corps.
Cette méthode de rééducation globale nécessite la participation active du patient et se pratique en collaboration étroite avec le praticien. C’est la raison pour laquelle la méthode n’est pas efficace sur les enfants (moins de 13 ans) ni sur toute personne étant dans l’impossibilité psychologique de participer.